SLOVÉNIE

SLOVÉNIE
SLOVÉNIE

SLOVÉNIE

Limitrophe de l’Autriche, de la Croatie, de l’Italie et de la Hongrie, la république de Slovénie (Slovenija) avait au recensement de 1991 une population de 1 962 606 habitants répartis sur 20 251 kilomètres carrés. Principalement catholique avec une minorité protestante, elle est relativement homogène sur le plan des nationalités (87,55 p. 100 de Slovènes). La langue nationale est le slovène. Traversée par la vallée de la Save et de la Drave, la partie nord-ouest comprend les Alpes Juliennes avec le Triglav qui culmine à 2 864 mètres d’altitude. Elle se caractérise par l’élevage, l’exploitation forestière et le tourisme (Bled, Kranjska Gora). Le sous-sol possède du plomb et du zinc. Plus à l’est, le relief s’abaisse, et c’est dans cette région que les industries sont les plus développées (aluminium, métallurgie, construction mécanique, charbon, centrales thermiques, textile). La capitale, Ljubljana, vit surtout du secteur tertiaire. Vers le sud, le haut Karst est largement boisé avec une agriculture peu développée. Il est célèbre par ses curiosités naturelles (lac, grottes), sa côte dentelée (46 km) et son principal port, Koper. Le climat est tempéré à tendance continentale.

Les Slovènes font partie des premiers Slaves qui, au cours du VIe siècle, s’installèrent dans les régions balkaniques de l’Empire byzantin. Ils furent d’abord dominés par les Avars, les Bavarois et les Francs. Intégrés au royaume du prince Samo (627-659), ils se regroupèrent à la disparition de celui-ci au sein d’une union slovène (la Karantanija). Rapidement germanisés (milieu du VIIIe s.) et intégrés majoritairement au Saint Empire romain germanique, ils furent massivement convertis au catholicisme. Au XIIe siècle, la Karantanija se scinda en plusieurs provinces (Kranjska, Koruška, Stajerška et Gorica). À partir de 1273, la Slovénie appartint aux Habsbourg qui renforcèrent le pouvoir féodal. Des révoltes paysannes éclatèrent, fortement réprimées; la plus importante fut celle de 1515. Jusqu’au XVIIIe siècle, les Habsbourg consolidèrent le pouvoir central absolutiste. Sous l’occupation française (campagnes de Napoléon, 1809-1813), la Slovénie fut intégrée aux Provinces Illyriennes. Des réformes furent alors engagées, et la pratique de la langue slovène autorisée. Cette période ainsi que les idées de la Révolution française favorisèrent l’éveil de la conscience nationale, surtout chez les intellectuels et dans une partie de la bourgeoisie. L’aspiration à l’unification de la Slovénie dont le peuple était réparti dans trois États (Italie, Hongrie et Autriche) fut confortée. On revendiquait aussi des droits politiques et culturels (entre autres l’usage de la langue slovène) et l’abolition des relations féodales. Trois courants s’opposaient: les conservateurs ou Vieux Slaves plus modérés (Janez Blajvajs et Jernej Kopitar), les libéraux ou Jeunes Slaves plus radicaux (France Prešern), et enfin les adeptes du mouvement illyrien (Stanko Vraz) favorables à une union avec la Croatie. En mars 1848, à Ljubljana, des révoltes estudiantines auxquelles participèrent des ouvriers, des paysans et une partie de la bourgeoisie éclatèrent et furent sévèrement réprimées. Devant faire face à d’autres révoltes nationales dans le reste de son royaume, l’Autriche renforça son pouvoir autoritaire également en Slovénie, ainsi que la germanisation du peuple slovène, afin d’empêcher toute récidive contestataire. À partir de 1860, le régime s’assouplit. L’Autriche développa le réseau ferroviaire (première ligne reliant Vienne à Trieste), ce qui favorisa l’industrialisation. La bourgeoisie nationale étant peu nombreuse, c’est le capital allemand qui était prépondérant. En 1867, la Slovénie fut divisée: la plus grande partie revint à l’Autriche, le reste à la Hongrie et à l’Italie. De 1890 à 1914, la vie politique s’organisa avec divers partis (Parti catholique, Parti populaire, Parti social-démocrate yougoslave, etc.). Ils se battaient pour obtenir des droits nationaux, tout en restant au sein de l’Empire austro-hongrois. Seuls les groupes des Jeunes et des Socialistes réunis autour d’Ivan Cankar souhaitaient la fin de l’Empire et l’union de tous les peuples yougoslaves. À l’issue de la Première Guerre mondiale et des élections d’août 1918, la Slovénie fut intégrée au royaume des Serbes, Croates, Slovènes, proclamé le 1er décembre 1918. Pendant la Seconde Guerre mondiale, la Slovénie fut divisée: la partie septentrionale annexée par l’Allemagne, la région de Prekmurje par la Hongrie et le reste par l’Italie. Un gouvernement fantoche était présidé par Lav Rupnik.

Libérée en 1945, la Slovénie devint l’une des six républiques de la république socialiste fédérative de Yougoslavie (S.F.R.J.), et le peuple slovène l’un des peuples constitutifs. Le slovène était l’une des trois langues officielles. Des conflits territoriaux opposèrent l’Italie à la Yougoslavie. L’Istrie (partagée entre la Slovénie et la Croatie) et quelques îles revinrent à la Yougoslavie dès 1945, la zone B du territoire libre de Trieste en 1954 (traité d’Osimo, signé en 1975 seulement). La Slovénie devint la république la plus développée de Yougoslavie. Elle bénéficia des infrastructures héritées de l’Empire austro-hongrois, et sut transformer des produits des autres républiques achetés à bas prix et revendus à prix élevé sur le marché fédéral. Le produit social slovène par habitant était plus du double de la moyenne yougoslave.

Au début de l’année 1990, lorsque leurs revendications décentralisatrices furent rejetées lors du XIVe congrès, les Slovènes quittèrent la Ligue des communistes yougoslaves (S.K.J.). Les premières élections pluripartites législatives et présidentielle eurent lieu en avril 1990, assurant la victoire de la coalition non communiste Demos et l’élection de Milan Ku face="EU Caron" カan (ex-communiste) à la présidence de la République. Le référendum national du 26 décembre 1990 confirma l’indépendance et la souveraineté de la république de Slovénie, reconnue en janvier 1992 par la Communauté internationale. C’est la première fois dans leur histoire que les Slovènes disposent de leur propre État. La monnaie, le tolar, créée le 8 octobre 1991, est relativement stable. L’inflation s’est équilibrée, passant de 92,9 p. 100 en 1991 à 22,9 p. 100 en 1993, mais le chômage augmente (18 p. 100 en 1994). En 1993, la dette publique (interne et externe) s’élevait à 2,9 milliards de dollars, la dette extérieure globale à 2 milliards de dollars (31 mai 1994). La politique de stabilisation commence à porter ses fruits puisque, après une chute du P.I.B. en 1991 (9,3 p. 100) et en 1992 (6 p. 100), il a progressé de 1 p. 100 pour 1993. Le président est élu pour cinq ans au suffrage universel direct, le Parlement pour quatre ans au scrutin proportionnel. À l’élection de décembre 1992, le mandat présidentiel de Milan Ku face="EU Caron" カan a été renouvelé, et le Parti libéral-démocrate (L.D.S.) arrive en tête aux législatives (23,5 p. 100 des voix), suivi des Chrétiens-Démocrates slovènes (S.K.D., 14,5 p. 100), de la Liste unie (ex-communistes, 13,6 p. 100), du Parti national slovène (S.N.S., 10 p. 100), du Parti du peuple slovène (S.L.S., 8,7 p. 100), du Parti démocrate (D.S., 5 p. 100), des Verts (Z.S., 3,7 p. 100), du Parti social-démocrate (S.D.S.S., 3,3 p. 100), et des minorités italienne (0,1 p. 100) et hongroise (0,4 p. 100). Le pays a adhéré à différentes organisations internationales (C.S.C.E., O.N.U., B.E.R.D., F.M.I., Banque mondiale, Conseil de l’Europe et G.A.T.T.). À cause de contentieux entre la Slovénie et l’Italie concernant les anciens biens italiens en Istrie nationalisés par le régime communiste yougoslave, l’Italie bloque la négociation d’un accord entamée par la Slovénie pour intégrer l’Union européenne.

Slovénie
(en slovène Slovenija) état d'Europe, frontalier de l'Autriche au N., de la Hongrie au N.-E., de la Croatie à l'E. et au S., de l'Italie à l'O.; 20 251 km²; 1 937 000 hab.; cap. Ljubljana. Monnaie: tolar. Géogr. et écon. - Dans cette région de montagnes et de plateaux, l'agric. est forte (import. production de pomme de terre, élevage bovin et ovin) et l'industrie a bénéficié des infrastructures implantées par l'Autriche, et de richesses hydroélectr. et minières: houille, lignite, mercure, plomb, etc. Hist. - Les Slaves Slovènes (venus de l'Est) s'installèrent dans le pays au VIe s. Du XIIIe au XVe s., les Habsbourg l'annexèrent, le divisèrent et tentèrent de le germaniser. L'admin. française (notam. de 1809 à 1813 dans les Provinces illyriennes) a fait naître le sentiment national. La Slovénie retourna à l'Autriche en 1814. Certains nationalistes approuvèrent le rattachement à l'Empire austro-hongrois; d'autres prônèrent l'union avec les Slaves du Sud. En 1918, naissait le royaume des Serbes, Croates et Slovènes, future Yougoslavie. En 1941, Hitler divisa la Slovénie entre l'Allemagne, l'Italie et la Hongrie. En 1945, la Yougoslavie fut reconstituée. En fév. 1990, les communistes slovènes, adversaires des communistes serbes, fondèrent le Parti du renouveau démocratique (P.R.D.). En avril 1990, les premières élections libres ne donnèrent pas la victoire au P.R.D., mais le leader du P.R.D., Milan Kucan, fut élu président de la Rép. Le 25 juin 1991, comme la Croatie, la Slovénie proclama son indépendance (conformément au référendum de déc. 1990: 90 % de oui), que le gouv. féd. de Yougoslavie dut accepter. En 1992, la C.é.E. reconnut la Slovénie, qui fut admise à l'ONU. Les élections de déc. 1992 donnèrent le pouvoir à une coalition de centre gauche, dirigée par Janez Drnovsek, et confirmèrent le président Kucan. Drnovsek remporta les élections de 1996 et Kucan fut réélu en 1997.

Encyclopédie Universelle. 2012.

Игры ⚽ Нужно сделать НИР?

Regardez d'autres dictionnaires:

  • Slovenie — Slovénie  Ne doit pas être confondu avec Slovaquie ou Slavonie. Republika Slovenija (sl) …   Wikipédia en Français

  • Slovènie — Slovénie  Ne doit pas être confondu avec Slovaquie ou Slavonie. Republika Slovenija (sl) …   Wikipédia en Français

  • slovenie — SLOVENÍE s.f. (înv.) Limba slavonă. – Sloven + suf. ie. Trimis de IoanSoleriu, 13.09.2007. Sursa: DEX 98  SLOVENÍE s. v. slavonă. Trimis de siveco, 13.09.2007. Sursa: Sinonime  sloveníe s. f., g. d. art …   Dicționar Român

  • Slovénie —  Ne doit pas être confondu avec Slovaquie ni Slavonie. Republika Slovenija (sl) …   Wikipédia en Français

  • Slovénie aux Jeux olympiques d'hiver de 2002 — Slovénie aux Jeux olympiques Slovénie aux Jeux olympiques d hiver de 2002 Code CIO …   Wikipédia en Français

  • SLOVÉNIE - Actualité (1990-1996) — P align=center République de Slovénie Politique intérieure Le 22 janvier 1990, les délégués slovènes quittent le XIVe congrès de la Ligue des communistes de Yougoslavie (L.C.Y.) ouvert le 20 à Belgrade, leur proposition d’instauration du… …   Encyclopédie Universelle

  • Slovénie aux Jeux olympiques d'hiver de 1994 — Slovénie aux Jeux olympiques Slovénie aux Jeux olympiques d hiver de 1994 Code CIO …   Wikipédia en Français

  • Slovénie aux Jeux olympiques d'hiver de 1998 — Slovénie aux Jeux olympiques Slovénie aux Jeux olympiques d hiver de 1998 Code CIO …   Wikipédia en Français

  • Slovénie aux Jeux olympiques d'hiver de 2006 — Slovénie aux Jeux olympiques Slovénie aux Jeux olympiques d hiver de 2006 Code CIO …   Wikipédia en Français

  • Slovenie aux Jeux Olympiques d'hiver de 2006 — Slovénie aux Jeux olympiques d hiver de 2006 Slovénie aux Jeux olympiques d hiver de 2006 Code CIO  …   Wikipédia en Français

Share the article and excerpts

Direct link
Do a right-click on the link above
and select “Copy Link”